Un an après la signature de la feuille de route pour la sortie de crise, Madagascar est toujours en crise.
Onze entités politiques malgaches ont signé cette feuille de route concoctée par la Communauté de Développement de l'Afrique Australe (SADC) le 17 septembre 2011. Ce document vise à sortir le pays de la crise qui a débuté en décembre 2008 suite à une opposition entre l'ancien président Marc Ravalomanana et le maire de la capitale de l'époque, Andry Rajoelina, président de la transition aujourd'hui. Jusqu'ici, la feuille de route du 17 septembre 2011 est le seul document suivi par les parties prenantes de la crise malgache. Ainsi, la nomination du Premier ministre de consensus qui devra diriger le gouvernement de transition d'union nationale a été effectuée le 28 octobre 2011, suivie de la nomination des membres de son gouvernement, le 21 novembre 2011. Par ailleurs, la composition des autres institutions de la transition a été élargie, comme le Congrès de Transition (CT), le Conseil Supérieur de Transition (CST), et la Commission Electorale Nationale Indépendante pour la transition (CENIT) a été mise en place en mars dernier. En ce qui concerne les lois prévues par la feuille de route, le Parlement de la transition a adopté le Code d'Éthique et de Bonne Conduite Électorale des Acteurs Politiques Malgaches, les lois sur les partis politiques et le statut de l'opposition, la loi d' amnistie et la loi sur le Statut des anciens chefs d'État. La feuille de route a aussi permis la mise en place du Comité de la Réconciliation Malgache mentionnée et du Bureau de la Médiation de la SADC à Madagascar. En août dernier, la CENIT et les représentants de l'ONU ont déterminé le calendrier électoral. Enfin, la semaine dernière, les 800 magistrats répartis dans toute l'île ont procédé à l'élection des membres de la Cour électorale spéciale. Malgré toutes ces réalisations, les parties ne s'entendent pas sur quelques articles de la feuille de route, notamment les articles 16 et 20. L'article 16 stipule que "le président, le gouvernement, l' ensemble de l'administration de la transition et toutes les institutions de transition doivent s'engager chacun en ce qui le concerne à adopter des mesures de sécurité et de confiance pour créer une atmosphère sereine et apaisée, en mettant un terme aux poursuites judiciaires en cours engagées à l'encontre des membres de l'opposition qui pourraient apparaître comme fondées sur des motifs politiques, et en assurant le respect de l'état de droit et du principe de l'égalité de traitement". L'article 20 précise que "la transition devra permettre à tous les citoyens malgaches en exil pour des raisons politiques de rentrer à Madagascar sans conditions, y compris Monsieur Marc Ravalomanana. La transition devra fournir la sécurité à tous les exilés malgaches rapatriés". Les deux principaux protagonistes de la crise malgache, Ravalomanana et Rajoelina, campent sur chacune de leur propre version de ces textes. Sous les auspices de la SADC, les deux hommes se sont rencontrés les 24 et 25 juillet dernier aux Seychelles afin de régler les questions en suspens. Une deuxième rencontre entre eux a eu lieu au même endroit, le 8 août dernier. Le 16 août, les deux protagonistes de la crise ont été invités au Sommet de la Troïka de la SADC à Maputo, capitale mozambicaine. Toutes ces réunions n'ont abouti à aucun accord. Source : http://french.cri.cn/621/2012/09/19/445s295800.htm Voir plus loin : http://survie.org/billets-d-afrique/2009/185-novembre-2009/article/madagascar-le-role-trouble-de-la |