La Commission européenne veut former 10 000 volontaires
entre 2014 et 2020 pour mener à bien des opérations humanitaires.Un projet qui n’est pas adapté aux besoins du terrain, selon de nombreuses organisations de secours.
Que signifie la création de ce corps de volontaires ?
La commission européenne en charge de l’action humanitaire (
Echo) a dévoilé mercredi 19 septembre les contours du
« corps de volontaires humanitaires de l’Union européenne ».
Il s’agit de former et d’envoyer 10 000 Européens de plus de 18 ans
dans des pays touchés par des crises humanitaires. Sont principalement
visés des jeunes cherchant à acquérir une expérience dans ce domaine,
mais aussi des retraités de l’action humanitaire.
Les volontaires subiront une formation de plusieurs semaines avant d’exercer des missions d’un mois à un an auprès des organisations non gouvernementales (ONG) reconnues par les services d’Echo. Le coût du projet est estimé à 239,1 millions d’euros, dont 58 millions pour la formation et 137 millions pour l’envoi des volontaires sur le terrain, le reste étant consacré aux programmes. Ce budget doit encore être approuvé par le Parlement européen.
« Les volontaires humanitaires afficheront la solidarité de l’Europe en venant en aide aux populations qui en ont le plus besoin », a précisé Kristalina Georgieva, la commissaire européenne à la coopération internationale, l’aide humanitaire et la réaction aux crises.
Pourquoi ce projet rencontre-t-il des résistances parmi les organisations humanitaires ?
La création d’un corps de volontaires humanitaires avait été jugée « ni réaliste ni même souhaitable » dans une étude de la Commission européenne publiée en 2006. Le rapport parlait de « projet basé sur l’offre plus que sur les besoins du terrain » et s’inquiétait du « rapport coût-efficacité faible ».
Malgré ces fortes réserves, le traité de Lisbonne a imposé aux services d’Echo d’organiser un programme en ce sens. Mais les réticences n’ont pas disparu pour autant. Non sans raison. À l’heure du professionnalisme, les organisations humanitaires ne courent pas après les bonnes volontés. Elles sont surtout à la recherche d’expatriés expérimentés et hautement qualifiés, à qui on demandera d’encadrer des dizaines de salariés locaux.
En outre, face à la multiplication des enlèvements d’Occidentaux en Afrique et en Asie, les ONG s’appuient de plus en plus sur les compétences locales, quitte à financer des formations en accéléré.
« Si l’objectif est de rendre l’aide plus efficace, le corps de volontaires est la dernière chose dont nous avions besoin », estime Antoigne Peigney, directeur des programmes internationaux à la Croix-Rouge française, une association qui a encadré un premier contingent de volontaires au cours d’une expérience pilote menée l’an dernier. « Au mieux, ils seront employés à des postes secondaires, poursuit le spécialiste. Mais avec l’argent dépensé pour un volontaire, je peux apporter de l’eau potable à 10 000 personnes. »
Source : http://www.la-croix.com/Actualite/S-informer/Monde/La-naissance-controversee-du-corps-de-volontaires-humanitaires-europeens-_NP_-2012-09-19-855237
Les volontaires subiront une formation de plusieurs semaines avant d’exercer des missions d’un mois à un an auprès des organisations non gouvernementales (ONG) reconnues par les services d’Echo. Le coût du projet est estimé à 239,1 millions d’euros, dont 58 millions pour la formation et 137 millions pour l’envoi des volontaires sur le terrain, le reste étant consacré aux programmes. Ce budget doit encore être approuvé par le Parlement européen.
« Les volontaires humanitaires afficheront la solidarité de l’Europe en venant en aide aux populations qui en ont le plus besoin », a précisé Kristalina Georgieva, la commissaire européenne à la coopération internationale, l’aide humanitaire et la réaction aux crises.
Pourquoi ce projet rencontre-t-il des résistances parmi les organisations humanitaires ?
La création d’un corps de volontaires humanitaires avait été jugée « ni réaliste ni même souhaitable » dans une étude de la Commission européenne publiée en 2006. Le rapport parlait de « projet basé sur l’offre plus que sur les besoins du terrain » et s’inquiétait du « rapport coût-efficacité faible ».
Malgré ces fortes réserves, le traité de Lisbonne a imposé aux services d’Echo d’organiser un programme en ce sens. Mais les réticences n’ont pas disparu pour autant. Non sans raison. À l’heure du professionnalisme, les organisations humanitaires ne courent pas après les bonnes volontés. Elles sont surtout à la recherche d’expatriés expérimentés et hautement qualifiés, à qui on demandera d’encadrer des dizaines de salariés locaux.
En outre, face à la multiplication des enlèvements d’Occidentaux en Afrique et en Asie, les ONG s’appuient de plus en plus sur les compétences locales, quitte à financer des formations en accéléré.
« Si l’objectif est de rendre l’aide plus efficace, le corps de volontaires est la dernière chose dont nous avions besoin », estime Antoigne Peigney, directeur des programmes internationaux à la Croix-Rouge française, une association qui a encadré un premier contingent de volontaires au cours d’une expérience pilote menée l’an dernier. « Au mieux, ils seront employés à des postes secondaires, poursuit le spécialiste. Mais avec l’argent dépensé pour un volontaire, je peux apporter de l’eau potable à 10 000 personnes. »
Source : http://www.la-croix.com/Actualite/S-informer/Monde/La-naissance-controversee-du-corps-de-volontaires-humanitaires-europeens-_NP_-2012-09-19-855237