mardi 22 janvier 2013

Une ONG s'inquiète de la hausse du nombre de réfugiés au Mali

De nombreux Maliens fuient les combats pour se réfugier dans des zones désertiques où les vivres manquent. Une ONG spécialisée dans le suivi des mouvements internes de populations a lancé lundi une mise en garde sur des mouvements de «milliers» de Maliens fuyant les zones de combats, parfois dans le désert faute de destinations sûres.

Des réfugiés maliens dans le camp de Goudebou, au Burkina Faso, le 19 janvier. Selon le haut-commissariat de l'Onu aux réfugiés, 144 500 Maliens ont trouvé refuge dans les pays voisins, et 230 000 se sont déplacés à l'intérieur du pays.
Des réfugiés maliens dans le camp de Goudebou, au Burkina Faso, le 19 janvier. Selon le haut-commissariat de l'Onu aux réfugiés, 144 500 Maliens ont trouvé refuge dans les pays voisins, et 230 000 se sont déplacés à l'intérieur du pays. (Photo Ahmed Ouoba. AFP)


«Au cours des derniers jours, des personnes déplacées dans le nord du Mali ont fui en hâte vers le désert ou la brousse, où leur sécurité est menacée. Elles se trouvent dans des environnements hostiles sans structures sanitaires et avec un accès réduit à la nourriture et à l’eau», écrit IDMC, «l’observatoire des situations de déplacement interne», une ONG basée à Genève et travaillant avec les Nations Unies. IDMC souligne que la clôture de la frontière algérienne au nord et les renforcements des contrôles à la frontière mauritanienne privent ces déplacés de destinations. Ces mouvements vers le nord ont lieu depuis Kidal, Tombouctou et Gao.

L’ONG, qui parle de la «fuite de milliers de personnes», n’est pas en mesure d’avoir des indications chiffrées sur ces mouvements, faute d’observateurs indépendants sur le terrain, mais affirme que «des combats et bombardements près des villes habitées ont conduit de nombreuses personnes à fuir, parfois pour la deuxième ou troisième fois depuis le début de la crise en janvier 2012».

«La plupart des personnes nouvellement déplacées ont fui vers les régions du sud, en particulier vers Mopti et Bamako», indique l’ONG qui ajoute que certains des déplacés installés à Mopti, où ils étaient 40 000, ont «fui plus au sud». IDMC demande «aux forces parties au conflit de prendre toutes les mesures envisageables pour protéger la vie des personnes qui fuient leurs foyers» et fait état de rapports «particulièrement alarmants» sur des viols, des enlèvements, des mutilations et des exécutions au nord et au centre du pays.

Quelque 700 000 personnes supplémentaires pourraient être dans un proche avenir soit déplacées à l’intérieur du Mali soit réfugiées dans les pays voisins à la suite des nouveaux combats, avait indiqué vendredi le Haut Commissariat aux réfugiés des Nations Unies (HCR). Le dernier recensement des Nations Unies, diffusé le 14 janvier, a comptabilisé 229 000 déplacés dans le pays et 147 000 réfugiés dans les pays voisins.

Source : http://www.liberation.fr/monde/2013/01/21/une-ong-s-inquiete-de-la-hausse-du-nombre-de-refugies-au-mali_875613