Table ronde : Les nouvelles frontières de l’humanitaire - Mercredi 27 février 2013 De 18h30 à 20h30
Le mouvement humanitaire français puise à la source d’une utopie, celle
de faire tomber les frontières. Que les humanitaires aient réussi à les
abattre ou simplement – mais c’est déjà beaucoup – à les franchir pour
assister des populations en souffrance ne change rien à un mouvement de
plus en plus fort : de « nouvelles frontières » apparaissent qui, d’une
certaine manière, se surajoutent aux frontières traditionnelles
(certaines n’ont fait que se raffermir au gré d’un durcissement de
régimes, comme en Syrie). Qu’il s’agisse en effet d’enclaves créées par
des mouvements rebelles ou extrémistes ayant pris le contrôle de régions
entières à la faveur d’une déliquescence des États (Mali), de
législations internes hostiles aux ONG (Russie) ou de refus
d’interventions d’ONG internationales opposés par certains pays (Inde,
Chine), les ONG doivent donc composer avec un contexte changeant. Est-il
plus compliqué désormais pour elles d’intervenir ? Quelles stratégies
ont-elles mis en œuvre (retour à la clandestinité ou aide aux frontières
en Syrie, action à distance en Somalie…) ? à la faveur de ces
phénomènes, les ONG occidentales ne (re)découvrent-elles pas qu’elles ne
sont plus seules pourvoyeuses de solidarité, mais qu’elles doivent
céder la place à des sociétés civiles locales efficientes ou travailler
davantage en partenariat avec elles ?
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Agnès Varraine-Leca
Un débat animé parJean-Pierre Perrin, grand reporter àLibération
Avec :
- Caroline Abu-Sada, responsable de l’Unité de recherches à Médecins sans Frontières-Suisse
- Stephan Oberreit, directeur général de la section française d’Amnesty International
- Gilbert Potier, directeur des opérations internationales de Médecins du Monde
- Boris Michel,chef de la délégation du CICR en France
- Philippe Ryfman, professeur et chercheur associé, Université Paris I Panthéon-Sorbonne