vendredi 25 janvier 2013

Pauvreté: Ayrault précise son plan mais reste flou sur son financement

Le Comité interministériel de lutte contre l'exclusion a adopté un plan pluriannuel contre la pauvreté qu'a présenté le Premier ministre.



Six mois de concertations, une soixantaine de mesures et dorénavant vingt ministres concernés. Le Comité interministériel contre l'exclusion a adopté le 21 janvier le plan de lutte contre la pauvreté, sur les bases des propositions de la Conférence de décembre 2012 sur le sujet.



Financement: pas de prélèvements supplémentaires

Ce plan pluriannuel et transversal tente de s’attaquer à l’exclusion sociale dans le domaine de l’emploi, du logement, de la santé ou encore du surendettement. Pour cela, le Premier ministre a annoncé que l’Etat mobilisera 2,5 milliards d’euros par an à partir de 2017. Un "rythme de croisière" que le gouvernement atteindra donc d'ici la fin du quinquennat.
Avant cela, les ressources nécessaires pour la mise en place des mesures seront intégrées dans les budgets des différents ministères concernés, a indiqué vaguement le Premier ministre, en conférence de presse. Le budget du plan n'est donc pas chiffré précisément. Pour l'année 2013, entre 300 et 400 millions d'euros seront investis, précise néanmoins le cabinet. Question financement, Jean-Marc Ayrault le promet, “il n’y aura pas de nouveaux prélèvements".

Les mesures phares


RSA, CMU, nouveau dispositif d’insertion pour les jeunes, registre national des crédits aux particuliers... les mesures du plan reprennent les propositions de décembre. Elles sont parfois amplifiées ou précisées.
Parmi les mesures mises en avant par le Premier ministre dont l’application débute dès 2013:

> La revalorisation du RSA socle de 10% d’ici 2017, en dehors des réhaussements par rapport à l’inflation. La première hausse de 2% sera effective en septembre 2013.

Concernant le RSA activité, un groupe de travail va être mis en place pour déterminer les meilleurs dispositifs pour soutenir les travailleurs modestes, explique-t-on à Matignon. L'efficacité de la Prime pour l'emploi (PPE) y sera discutée également. Le but est de tester les dispositifs préconisés par ce groupe dès la rentrée 2013, dans des territoires pilotes.

> La hausse du plafond pour l'accès à la CMU complémentaire dès septembre 2013 (par décret). Ainsi, 750.000 personnes supplémentaires pourront bénéficier de cette complémentaire santé. C’est 250.000 de plus que ce qui a été annoncé en décembre.

> La "garantie” jeune, nouveau dispositif d’insertion professionnelle pour les jeunes isolés, sans emploi ou formation entre 18 et 25 ans. Le gouvernement annonce un essai dans dix territoires en septembre, avant sa généralisation en 2014.

> Les 9000 places d’hébergement d’urgence supplémentaires (dont 4500 CADA, centre d'accueil dedemandeurs d'asile) seront mobilisées en tout, pour cette année. Parmi ces places figurent celles des centres d’hébergement qui resteront ouverts après l’hiver.

Matignon explique que pour 2013, entre 120 et 140 millions d’euros sont débloqués pour la politique d’hébergement et d'accompagnement vers le logement.

Des mesures pour la famille émergent également de ce plan, comme le renforcement de l’accès des enfants de familles modestes aux crèches (avec notamment un quota de 10% minimum dans chaque crèche), ou encore une hausse de l’allocation de soutien familial (ASF), pour aider les familles monoparentales.

L’évaluation et le suivi du plan sera assuré par l’ancien secrétaire général de la CFDT, François Chérèque, chargé de cette mission en tant qu’Inspecteur général des affaires sociales (IGAS).

Source : http://www.youphil.com/fr/article/06146-pauvrete-jean-marc-ayrault-plan-logement-rsa-cmu?ypcli=ano
 

> Consulter le texte intégral du plan de lutte contre la pauvreté et pour l’inclusion sociale.