jeudi 28 février 2013

RENSEIGNEMENT – Des citoyens britanniques privés de passeports puis tués par des drones américains

Une enquête menée par le Bureau d'investigation journalistique pour The Independent pose la question de l'existence d'un lien entre une loi controversée du gouvernement britannique et les attaques meurtrières de drones américains.

Un drone américain MQ-1 Predator.

Depuis 2002 le ministre de l'intérieur britannique est en mesure de retirer le passeport de n'importe quel ressortissant du pays détenteur d'une double nationalité, sur la simple base d'un acte "sérieusement préjudiciable" accompli par celui-ci

Selon ses critiques, le programme est sujet à la controverse car il permettrait au gouvernement de "se laver les mains" du sort de citoyens britanniques suspectés de terrorisme. Peu utilisée auparavant, la loi est surtout appliquée depuis l'arrivée au pouvoir de l'actuel gouvernement de coalition, relate The Independent, qui précise que depuis 2010 16 individus ont été déchus de leur citoyenneté contre 21 depuis 2002.

Les personnes visées par la loi, poursuit le quotidien, se font confisquer leur passeport britannique et sont interdits de territoire, ce qui rend encore plus complexe toute tentative de faire appel auprès du ministre de l'intérieur (qui prend la décision) et pose la question de la légalité du programme. D'autant qu'il apparaît, toujours selon l'enquête, que le gouvernement procède aux retraits de passeports quand les individus sont en dehors du territoire, en vacances parfois. Sur les 21 personnes affectées par la loi depuis 2002, seulement deux ont gagné leur appel, dont une a été extradée aux Etats-Unis depuis.


Le New York Times montre à travers cette infographie l'augmentation des attaques de drones depuis l'arrivée au pouvoir de Barack Obama.

Sur les 16 personnes qui se sont vu retirer leur nationalité depuis 2010, deux sont mortes à la suite d'attaques de drones américains. The Independent site plusieurs cas dont celui de deux ressortissants devenus ensuite la cible de drones. L'un d'eux a été visé à deux reprises et finalement tué l'année dernière en Somalie, juste après avoir appelé sa femme au Royaume-Uni "pour la féliciter de la naissance de leur premier enfant". La famille de la victime estime que les forces américaines ont pu connaître la position précise du père de famille grâce à l'appel qu'il avait passé à sa femme un peu plus tôt. Pour l'avocat de la femme de la victime, il semble y avoir une relation entre le retrait de nationalité par le Royaume-Uni et la frappe du drone américain.

"Il semblerait que le procédé de privation de citoyenneté ait facilité la tâche des Etats-Unis qui ont désigné M. Sakr comme un combattant ennemi, envers lequel le Royaume-Uni n'a aucune responsabilité", a précisé l'avocat. Une porte-parole du ministère de l'intérieur britannique a déclaré aux enquêteurs qu'elle ne commenterait pas des questions de renseignement.

L'organisation Cage Prisonner, qui est en relation avec les familles des personnes touchées par la loi de 2002 met en garde contre une loi "extrêmement dangereuse" qui renforce le sentiment de non-appartenance nationale pour des citoyens nés au Royaume-Uni mais issus de la minorité.

Source : http://bigbrowser.blog.lemonde.fr/2013/02/28/renseignement-des-citoyens-britanniques-prives-de-passeports-puis-tues-par-des-drones-americains/

mercredi 27 février 2013

Table ronde : Les nouvelles frontières de l’humanitaire - Mercredi 27 février 2013 De 18h30 à 20h30

 Table ronde : Les nouvelles frontières de l’humanitaire - Mercredi 27 février 2013 De 18h30 à 20h30
  • A Médecins du Monde 62 rue Marcadet 75018 Paris
Le mouvement humanitaire français puise à la source d’une utopie, celle de faire tomber les frontières. Que les humanitaires aient réussi à les abattre ou simplement – mais c’est déjà beaucoup – à les franchir pour assister des populations en souffrance ne change rien à un mouvement de plus en plus fort : de « nouvelles frontières » apparaissent qui, d’une certaine manière, se surajoutent aux frontières traditionnelles (certaines n’ont fait que se raffermir au gré d’un durcissement de régimes, comme en Syrie). Qu’il s’agisse en effet d’enclaves créées par des mouvements rebelles ou extrémistes ayant pris le contrôle de régions entières à la faveur d’une déliquescence des États (Mali), de législations internes hostiles aux ONG (Russie) ou de refus d’interventions d’ONG internationales opposés par certains pays (Inde, Chine), les ONG doivent donc composer avec un contexte changeant. Est-il plus compliqué désormais pour elles d’intervenir ? Quelles stratégies ont-elles mis en œuvre (retour à la clandestinité ou aide aux frontières en Syrie, action à distance en Somalie…) ? à la faveur de ces phénomènes, les ONG occidentales ne (re)découvrent-elles pas qu’elles ne sont plus seules pourvoyeuses de solidarité, mais qu’elles doivent céder la place à des sociétés civiles locales efficientes ou travailler davantage en partenariat avec elles ?

Syrie
© Agnès Varraine-Leca
 
Un débat animé parJean-Pierre Perrin, grand reporter àLibération
Avec :

  • Caroline Abu-Sada, responsable de l’Unité de recherches à Médecins sans Frontières-Suisse
  • Stephan Oberreit, directeur général de la section française d’Amnesty International
  • Gilbert Potier, directeur des opérations internationales de Médecins du Monde
  • Boris Michel,chef de la délégation du CICR en France
  • Philippe Ryfman, professeur et chercheur associé, Université Paris I Panthéon-Sorbonne

L'application qui vous aide à devenir bénévole


Une application lancée par Espace Bénévolat propose près de 4700 offres de missions de bénévolat.


É
couter de la musique en reversant de l’argent à des associations, faire des dons directement via son téléphone portable… Au rayon des applications solidaires pour smartphones, il faut désormais en compter une petite nouvelle, qui permet de s'engager.
L’association Espace Bénévolat vient de lancer l'application mobile “Tous Bénévoles !”, qui permet à chacun de trouver une mission de bénévolat via son smartphone. Une simple recherche dans la base de donnée de l'association permet de trouver les missions qui conviennent à votre profil. Aussi facile que d'envoyer un texto!


Le mobile, l'avenir de la mobilisation citoyenne?

Le principal objectif de la plateforme internet Espace Bénévolat, créée en 2003, est de mettre en relation candidats et associations. Elle permet aujourd'hui à environ 1300 structures associatives de proposer 4700 missions dans la formation, l'enseignement ou la distribution d'aliments.

À l’origine de la création de cette application, un constat: de plus en plus de jeunes consacrent gratuitement du temps pour des activités bénévoles et, d'un autre côté, l’utilisation d’internet via son téléphone mobile est incontestablement en plein essor. En décembre 2012, près de 23,6 millions de Français ont utilisé leur téléphone portable pour surfer sur le web (on les appelle les "mobinautes"), selon les statistiques de l’institut Médiamétrie.

Une tendance sur laquelle s'est appuyée l'association: “Depuis le début, nous pensons qu’internet est un excellent moyen de rapprocher les bénévoles et les volontaires, explique Jean-Claude Hanot, responsable de la communication au sein de l'association. Le lancement de cette application ne fait que renforcer notre conviction de départ".
L'application est pour le moment uniquement disponible sur la plateforme Android. Elle se télécharge sur le site de l’association, sur la plateforme d’achat d’applications de Google, ou bien en scannant un “flashcode” qui l'installera directement sur votre smartphone.

Faire le bien fait du bien

Après dix semaines, ceux qui faisaient du bénévolat avaient un niveau de cholestérol et un degré d'inflammation des tissus plus bas que les autres et avaient également moins de graisse corporelle.


Après dix semaines, ceux qui faisaient du bénévolat... (Photo: Photos.com)


Faire du bénévolat est bon pour le coeur, même à un jeune âge, selon une étude menée auprès de 106 adolescents canadiens publiée lundi dans le Journal of the American Medical Association (JAMA).

Dans leur étude, les chercheurs de l'Université de Colombie-Britannique (UBC) à Vancouver (ouest) voulaient savoir si le bénévolat pouvait avoir un impact sur la santé physique des adolescents.

Les chercheurs, associés à la faculté de l'Éducation et au département de psychologie de UBC, ont constaté que le bénévolat améliorait leur santé cardiovasculaire, a dit l'auteur de l'étude Hannah Schreier.

«C'est encourageant de voir comment l'intervention sociale auprès de membres de la collectivité améliore la santé des adolescents», a-t-elle déclaré.

Des études précédentes avaient montré que des facteurs psychosociaux, comme le stress, la dépression et le bien-être personnel, jouaient un rôle dans les maladies cardiovasculaires, une cause importante de mortalité en Amérique du Nord.

Mme Schreier a souligné que les signes précurseurs de la maladie peuvent apparaître dès l'adolescence, d'où l'objet de cette étude.

Les chercheurs ont mesuré l'indice de masse corporelle, le cholestérol et le degré d'inflammation de 53 lycéens de Vancouver qui consacraient une heure par semaine de leur temps à des activités avec des élèves du primaire de leur quartier.

Ils ont comparé les résultats de leurs recherches avec un groupe de 53 lycéens qui ne faisaient pas de bénévolat.

Ils ont aussi évalué l'estime personnelle, la santé mentale, l'humeur et l'empathie des étudiants.
Après dix semaines, ceux qui faisaient du bénévolat avaient un niveau de cholestérol et un degré d'inflammation des tissus plus bas que les autres et avaient également moins de graisse corporelle.
Ceux et celles qui avaient montré le plus d'empathie et d'altruisme dans l'accomplissement de leurs tâches étaient aussi ceux dont la santé cardiovasculaire s'était le plus améliorée, a déclaré Mme Schreier.

Source : http://www.lapresse.ca/vivre/sante/201302/26/01-4625564-faire-le-bien-fait-du-bien.php

mardi 26 février 2013

Associations: face à la crise, l’imagination au pouvoir

Les caisses de l’Etat sont vides? Les associations doivent aussi trouver de nouvelles sources de financement auprès des entreprises, plaide François Content, directeur général d’Apprentis d’Auteuil.



Stagnation, voire diminution des dons: face à la crise, la philanthropie semble bien mal en point. Pourtant, je suis convaincu que cris d'orfraie et lamentations ne résolvent rien. Bien au contraire, ils gèlent et sclérosent nos consciences comme nos actions.

Adoptons plutôt la "sérendipité", terme anglo-saxon qui fait référence à la chance ou hasard malheureux permettant de faire une découverte inattendue. Transformer le négatif en positif. C’est en laissant une paillasse sale que Flemming découvre la pénicilline. C’est en ne pouvant récolter à temps les raisins qu’un viticulteur invente le Sauternes. La moisissure est devenue médicament; un raisin trop mûr, un vin raffiné.

Bâtisseurs d’espérance

 

Aujourd’hui, c’est le financement de l’intérêt général qui est à repenser. Nous avons vécu sur le mol oreiller de l’Etat-providence, histoire, pouvoir et culture obligent. Mais la crise est venue et les temps ont changé. Désormais, nous allons tous prendre en main le bon fonctionnement de notre société.

Au-delà de notre contribution fiscale de base, nous aurons à cœur d’accompagner des projets concrets en devenant des bâtisseurs d’espérance pour ceux qui n’ont pas ou si peu d’avenir.

La jeunesse est, à ce titre, une cause émergente de la philanthropie et du mécénat. 40% des 290 millions d’euros du budget annuel (2011) d’Apprentis d’Auteuil provient des donateurs et de plus en plus d’entreprises et de particuliers s’engagent dans des projets à visée d’insertion et d’éducation.

Des partenariats entreprises – associations pour innover



Ce sont eux qui accompagnent les 14.000 jeunes qui, chaque année, se reconstruisent et s’insèrent socialement et professionnellement chez nous. Le monde de l’entreprise l’a bien compris en s’impliquant toujours plus à travers le mécénat, multiplié par 10 en 7 ans. De 2000 entreprises, elles sont devenues 22.000 en France à soutenir et à intervenir dans des projets et des actions philanthropiques.


Cette collaboration entreprises-associations est un véritable moyen, pour les fondations comme la nôtre, d’innover dans des projets qui ne peuvent plus être pris en charge par les subventions publiques.

Revisiter la solidarité


Dans cette nouvelle posture sociétale et qui concerne tout un chacun, l’innovation est un maître mot. Elle intervient dans la mise en œuvre des financements et une volonté de rapprocher l’intérêt général et les principes d’une bonne gestion.


Ainsi, il est possible de bâtir une action "mécénale" ou philanthropique à partir du projet lui-même et de l’adapter aux souhaits et possibilités du donateur en lui proposant programmes et actions personnalisés, le tout faisant l’objet d’une évaluation précise.

Au-delà de sa conscience, la générosité des donateurs et des mécènes a acquis sa rigueur et compétence à l’aune de son intelligence du cœur. Le pouvoir d’agir: tel est le thème des prochaines "Rencontres pour la jeunesse en difficulté".

Mais surtout, ces rencontres sont le lieu du possible pour ce que nous pensions impossible. Nous n’inventerons pas une nouvelle molécule ou un vin nouveau. Nous revisiterons la solidarité, comme un engagement social ordinaire, naturel et fondamental, expression de notre liberté et de notre pouvoir.

Acteurs publics, privés, associatifs: nous pouvons faire émerger des solutions en stimulant nos complémentarités, en encourageant l’innovation et en renforçant nos capacités d’agir.

François Content est directeur général de la fondation Apprentis d’Auteuil.

Source : http://www.youphil.com/fr/article/06241-associations-crise-jeunesse-innovation?ypcli=ano

vendredi 22 février 2013

Un an après, où en est Kony2012 ?

Il y a un an, la planète entière découvrait avec horreur Joseph Kony, chef d'une milice sanguinaire kidnappant des enfants pour les enrôler. La vidéo Kony2012, devenue en quelques jours la plus virale de l'histoire d'internet, appelait les citoyens du monde entier à se mobiliser pour parvenir à son arrestation avant fin 2012. Puis... plus rien. Nous sommes en 2013, et Kony court toujours. Le méga-buzz orchestré par l'ONG Invisible Children s'est essoufflé aussi vite qu'il est apparu et plus personne ne parle de Joseph Kony ni du sort des enfants soldats.

kony.jpg
L'opération d'Invisible Children, très prometteuse, a-t-elle totalement échoué ? Bilan.

Objectif 1 / Arrêter Joseph Kony en 2012 ECHEC

Joseph Kony n'a toujours pas été capturé et sa milice, la LRA (Armée de Résistance du Seigneur), poursuit ses méfaits. En septembre, elle a notamment enlevé 55 personnes, principalement des jeunes filles, dans deux villages centrafricains.

Toutefois, l'armée ougandaise a neutralisé deux importants leaders de la LRA, proches de Joseph Kony :

  • Caesar Achellam, l'un des cinq principaux chefs de la milice, arrêté en mai
  • Brigadier Binani, garde de corps de Joseph Kony et l'un de ses plus proches soutiens, abattu en janvier dernier.
Mais rien n'indique que la campagne Kony2012 ait le moindre lien avec ces arrestations. Kony et d'autres leaders de la LRA sont visés par des mandats d'arrêt de la Cour Pénale internationale, pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre.

Objectif 2 / Faire connaître Joseph Kony SUCCES

Il s'agit là d'un succès incontesté pour Invisible Children. L'ONG a su exploiter avec brio toutes les possibilités offertes par internet et les réseaux sociaux. Joseph Kony, jusque là peu connu du grand public, a été mis sous le feu des projecteurs grâce à l'opération Kony2012, dont le succès a dépassé les réseaux sociaux et trouvé sa place dans les médias traditionnels. Bilan 2012:

  • La vidéo a été vue 100 millions de fois lors de ses six premiers jours. En 2013, elle attire toujours 100.000 internautes par semaine.
  • Au plus fort de la campagne, le hashtag #STOPKONY a été tweeté plus de 1.200 fois par minute.
  • 3,7 millions de personnes, issues de 185 pays, ont apporté leur soutien à l'opération
Cela dit, si internet a bel et bien été envahi par Kony2012, que s'est-il passé hors-ligne ? La campagne incitait les citoyens à partager au maximum l'information sur les réseaux sociaux, ce qu'ils ont fait. Elle leur proposait aussi de se procurer un kit Kony2012, composé d'affiches, d'autocollants et de badges, afin de rendre l'opération visible en dehors de nos écrans. Avec un résultat moins probant. Avez-vous croisé des affiches Kony2012 ces douze derniers mois ? Moi oui, une ou deux fois. Mais rien à voir avec le déferlement espéré. Le slacktivisme (activisme mou) a de beaux jours devant lui.

Objectif 3 / Faire pression sur les autorités ECHEC

Selon l'ONG, cet objectif est atteint, mais dans les faits, peu de choses ont bougé du côté des autorités. Quelques déclarations, sans engagement concret, ont été faites ici et là dans les semaines qui ont suivi le buzz. Il en ressort principalement deux événements, dont le lien avec Kony2012 reste à démontrer:

  • En mars, l'Union Africaine a annoncé le déploiement de 5.000 soldats pour capturer Joseph Kony. Une décision annoncée un mois après le lancement de Kony2012, mais l'UA affirme que cela n'a rien à voir.

Et maintenant, que reste-t-il ?

Malgré le (relatif) échec de Kony2012, Invisible Children ne baisse pas les bras et poursuit ses actions. Mais sa visibilité soudaine lui a coûté une partie de sa crédibilité. De nombreuses polémiques ont suivi la diffusion de la vidéo. On a notamment reproché à l'ONG de déformer la réalité et de manquer de transparence sur l'utilisation des dons. Et le pétage de plombs de Jason Russel, le réalisateur de la vidéo, n'a rien arrangé. L'expérience Kony2012 aura montré la limite des campagnes en ligne et du sacro-saint buzz. Réussir à mobiliser des millions d'internautes, l'espace de quelques jours, ne suffit pas à infléchir le cours des choses.


Source : http://techethique.blog.youphil.com/archive/2013/02/19/un-an-apres-ou-en-est-kony2012.html

Le Sénat doit rendre effectif l'accès des victimes de crimes internationaux à la justice française

Le 26 février prochain, le Sénat débattra d’une proposition de loi visant à retirer les quatre « verrous » qui bloquent les poursuites d’auteurs de crimes contre l’humanité, crimes de guerre et crimes de génocide devant les tribunaux français. Cette proposition du Sénateur Jean-Pierre Sueur qui tente de lever les freins mis par le Parlement en août 2010, est sous pression. Le 13 févier, la Commission des lois du Sénat a rétabli le plus puissant de ces verrous : le monopole des poursuites par le Parquet. 

Visuel de la campagne menée en 2010 par Amnesty International France

Une nouvelle fois, la France entend faire de son territoire, une terre d’impunité pour les pires criminels. Le Parlement examine en ce moment même un projet de loi tendant à mettre la France en conformité avec le Statut de Rome. Mais à cette occasion, le Sénat a décidé de restreindre encore plus les possibilités d’action contre les pires criminels.

Réserver la poursuite des crimes contre l’humanité, crimes de guerre et génocide à la compétence seule et exclusive du ministère public, et empêcher ainsi aux victimes de ces crimes de déclencher l'action publique en se constituant parties civiles, est en effet totalement dérogatoire au droit commun et à la tradition pénale française.

Le rétablissement du monopole du Parquet constituerait une atteinte grave au droit des victimes à l'accès au juge, à un recours effectif et enfin une anomalie au regard de l'engagement de la France pour la reconnaissance des droits des victimes lors des négociations pour l’établissement de la Cour pénale internationale (CPI).

La France a déjà été rappelée à ses obligations, à plusieurs reprises, par divers organes des  Nations unies qui ont estimé que le monopole du parquet constituait dans le cas présent une entrave au droit des victimes à un recours effectif. Ce fut notamment le cas, en 2005 et 2010, par le Comité contre la torture des Nations Unies, puis par le Conseil des droits de l’homme lors de l’examen périodique universel de 2008.

En août 2010, la CFCPI avait vivement regretté l’adoption de la loi du 9 août 2010 « portant adaptation du droit pénal à l’institution de la CPI », qui rendait pratiquement impossible la poursuite en France des auteurs de tels crimes internationaux La loi du 9 août 2010 portant adaptation du droit pénal à l'institution de la CPI rend en pratique impossible la poursuite judiciaire en France des auteurs de crimes internationaux en la subordonnant à quatre conditions restrictives et cumulatives:
monopole des poursuites laissé au Parquet, empêchant ainsi les victimes de mettre en mouvement l’action publique ;
exigence d’une résidence habituelle en France de la personne poursuivie;
exigence d’une double incrimination ;
exigence de ce que la CPI ait préalablement décliné sa compétence, inversant le principe de complémentarité inscrit dans le Statut de la CPI. .

Pendant sa campagne pour l’élection présidentielle, François Hollande s’était engagé à revenir sur ce texte, déclarant : « Je n’accepte pas le mécanisme juridique existant qui défend (protège) des bourreaux en France. La Loi du 9/08/2010 ne permet pas aux victimes des crimes internationaux les plus graves d’obtenir justice dans notre pays. Les possibilités de poursuites à l’encontre des auteurs présumés de ces crimes sont restreintes (…) Je veux, bien entendu, revenir sur ces restrictions » Courrier de François Hollande à l’ACAT.

Il faisait ainsi écho à une délibération du Secrétariat national du Parti socialiste qui avait dès 2010 réclamé la suppression de ce monopole du Parquet et des autres verrous alors proposés par la ministre de la justice Michèle Alliot-Marie Communiqué du Secrétariat national du PS du 7 avril 2010 : « Ce projet doit être amendé afin que soient abandonnées les mesures contraires aux principes de la Cour pénale internationale qui y figurent, telles que (…) le monopole de poursuite par le parquet »

La CFCPI rappelle que la loi adaptant le droit français au Statut de la CPI doit combler le « vide juridique » dans lequel se trouvent les victimes de génocide, crime contre l’humanité ou crime de guerre, qui n’ont pas accès à la justice dans leur propre pays, en leur permettant de saisir la justice du lieu où sont trouvés les auteurs suspectés de ces crimes. La Cour pénale internationale ne peut en effet juger qu’un très petit nombre de personnes et son Statut appelle les Etats, conformément au principe de complémentarité, à poursuivre eux-mêmes les auteurs de crimes internationaux devant leurs propres juridictions pénales.

La CFCPI ne peut se résoudre à ce que le Parlement continue de refuser l’accès des victimes des crimes les plus graves à un juge. La pratique a en effet démontré, s’agissant du crime de torture pour lequel la compétence extraterritoriale existe depuis plus de 10 ans dans la législation française, que le parquet n’ouvrait jamais d’information judiciaire de sa propre initiative.

Les organisations composant la CFCPI sont : Action des Chrétiens pour l’Abolition de la Torture - Action Contre la Faim - Agir Ensemble pour les Droits de l'Homme - Amnesty International France - Avocats sans Frontières (France) - Barreau de Paris - Barreau des Hauts de Seine - Centre Nord Sud du Conseil de l'Europe – CIMADE - Comité d'aide aux Réfugiés - Compagnons de la Fraternité Edmond Michelet - Confédération Nationale des Avocats - DIH Mouvement de Protestation Civique - ELENA Réseau d’avocats sur le droit d’asile - Ensemble contre la Peine de Mort - Fédération Internationale de l’ACAT - Fédération Internationale des Ligues des Droits de l’Homme - Fédération nationale des déportés et internés, résistants et patriotes - Fédération Nationale des Unions de Jeunes Avocats - Fondation Terre des Homme Lausanne - France Libertés - France Terre d'Asile - Handicap International - Juristes sans Frontières - Justice et Paix France - Ligue des Droits de l'Homme et du Citoyen - Magistrats Européens pour la Démocratie et les Libertés - Médecins du Monde – MRAP - O.I.D.B.B. - Organisation Française de la Communauté Baha'ie - Reporters sans frontières – Ruptures – Sherpa - Solidarité avec les mères de la place de Mai – Survie - Syndicat des Avocats de France - Syndicat de la Magistrature - Union Chrétienne des Déportés et Internés - Union pour l'Europe Fédérale - UNSA-Education   appelle par conséquent les sénatrices et les sénateurs à revenir au texte initial de la Proposition Sueur et à retirer au Parquet le monopole des poursuites pour les crimes de guerre, crimes contre l’humanité et génocide.


Source : http://www.amnesty.fr/AI-en-action/Violences/Justice-internationale/Actualites/La-France-encore-et-toujours-terre-d-impunite-pour-les-pires-crimes-7889

Allez plus loin :

Lire la proposition de loi du sénateur de Jean-Pierre Sueur (6 septembre 2012)
Lire l’avis de la CNCDH sur la Cour pénale internationale (23 octobre 2012)

lundi 18 février 2013

CONFERENCE-DEBAT ILERI ExCHANGE - Gestion de crise dans l'espace humanitaire, quelles modalités face aux difficultés du terrain ?

Conférence-débat ILERI ExCHANGE sur la gestion de crise dans l'espace humanitaire, avec Eric de Monval, jeudi 21 février de 18h00 à 20h00 à l'ILERI

La gestion de situations de crise par les acteurs humanitaires sont toujours source de tensions, de difficultés découlant en partie de la nature même de la situation, souvent critique et appelant une réaction rapide, mais également de la nécessité d'opérer une travail nécessitant un timing plus long.

À travers ses nombreuses expériences, Éric de Monval, responsable des opérations d'Action Contre la Faim dans la région Est-Africaine (Corne de l'Afrique & Yémen), analysera donc ce jeudi 21 février le tableau complet de la gestion des opérations humanitaires, notamment à travers une première projection sur l'action d'ACF en Somalie.



Il s'agit ici de décrypter dans un premier temps l'espace humanitaire et ses envahisseurs en le cadrant avec des notions clés référées par Rony BRAUMAN ou l'OCHA puis en le confrontant aux contraintes exceptionnelles de l'urgence : sécuritaires, administratives, d'accès (gatekeepers, courtiers en développement...).

De cette confrontation naît aujourd'hui un questionnement mis en lumière par de nombreux études et ouvrages du bureau pour l'aide humanitaire européenne ECHO jusqu'à MSF : la réduction de l'espace humanitaire est-il en constante réduction ?

C'est à travers ce questionnement que les modalités opérationnelles deviennent les plus brulantes, l'espace humanitaire étant rarement un dû, devant se conquérir pas à pas.

La gestion du risque (analyse de contexte, réseautage, procédure), les questions de casting (le « remote » management, le profiling (sélection du personnel d’après les critères qui favoriseront leur acceptation), le choix des programmes (quelle réponse à quels besoins ?), la conception de projets innovants, le bon dosage dans l’utilisation des ressources se retrouvent alors au coeur de ce processus d'ouverture de l'espace humanitaire où l'efficience et l'efficacité des projets mis en oeuvre restent les meilleures armes des ONG.

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ILERI
7-11 Avenue des Chasseurs
75017 PARIS

vendredi 15 février 2013

Mark Zuckerberg, le stratège philanthrope

zuckerberg1.jpgMark Zuckerberg est le deuxième homme le plus généreux d'Amérique. Selon le classement de The Chronicle of Philanthropy, publié mardi, seul Warren Buffet a donné plus d'argent en 2012 à de bonnes œuvres. Avec ses 500 millions de dollars de dons, le fondateur de Facebook arrive en seconde position. Loin devant John Arnold (423 millions) et Paul Allen, co-fondateur de Microsoft (309 millions).

Qui aurait cru, il y a seulement cinq ans, qu'un geek vingtenaire allait concurrencer les plus vieux grands noms de la philanthropie ? Après plusieurs coups d'éclat, Mark Zuckerberg s'est imposé comme une figure incontournable de la générosité, symbole d'une nouvelle génération de donateurs, bien décidée à bousculer le monde de la philanthropie. Ce qui n'a pas manqué de provoquer la polémique.


100M$, Oprah & standing ovation

Tout commence en 2010. Facebook compte 550 millions d'utilisateurs, Mark Zuckerberg a 26 ans, sa fortune est estimée à 6,9 milliards de dollars. Le 24 septembre, le jeune homme annonce dans l'émission ultra populaire d'Oprah Winfrey un don de 100 millions de dollars aux écoles publiques de Newark, une ville du New Jersey. Standing ovation. Oprah elle-même se lève pour applaudir la déclaration. Zuckerberg, qui n'avait jusqu'ici jamais manifesté, publiquement, le moindre intérêt pour les grandes causes, devient en quelques minutes le plus grand donateur de sa génération.

Peu réputé pour son aisance devant les caméras, il argumente sa décision : "Tous les enfants méritent une bonne éducation. J'ai eu de nombreuses opportunités dans ma vie, et une grande partie d'entre elles vient du fait que j'ai fréquenté de très bonnes écoles. Je veux faire mon possible pour que tout le monde ait accès à ces opportunités".

Coup de com parfait

Tout y est : la belle action, Oprah, les applaudissements, le discours bien huilé... et le timing. Surtout le timing. Cette annonce tombe :

  • 1 semaine avant la sortie du film The Social Network. Et quelques heures seulement avant la première du film au New York Film Festival. Ce long métrage dépeint Zuckerberg comme un ado socialement attardé, obsédé par la réussite de son entreprise, au point de trahir ses amis. Qu'il dépeigne ou non la vérité, peu importe. Mark Zuckerberg le sait déjà : ce film influencera durablement l'image que le public se fera de lui.
  • Le même jour que le classement Forbes des Américains les plus riches, qui le place en 35ème position
  • Au moment où les critiques se font de plus en plus dures à l'égard de Facebook, notamment concernant sa gestion des données privées. Si jusqu'ici, le réseau social était considéré comme un sympathique gadget, sa puissance commence à inquiéter. D'autant plus que Facebook joue avec le feu : les conditions d'utilisations changent au gré du vent, scandalisent parfois, au point d'être retirées sous la pression des internautes.
Les détracteurs de Mark Zuckerberg voient donc dans ce don une stratégie de communication visant uniquement à améliorer l'image du jeune homme et de son entreprise. Selon eux, Marc Zuckerberg n'aurait rien d'un philanthrope, mais tout d'un génial businessman se montrant prêt à tout, encore une fois, pour voir son entreprise réussir.

Des e-mails dévoilés

Et des documents, récemment rendus publics, viennent apporter de l'eau à leur moulin. Le mois dernier, la justice américaine a ordonné la publication des échanges d'e-mails ayant mené à ce don. Soit 96 pages de discussions entre plusieurs protagonistes, parmi lesquels Sheryl Sandberg, directrice générale de Facebook, le maire de Newark Cory Booker ou encore Bill Gates. Etrangement, un seul et unique mail est signé de Mark Zuckerberg. Ces échanges dévoilent les coulisses de ce don, bien plus réfléchi qu'il n'y paraît. On y découvre Sheryl Sandberg, DG de Facebook, en chef d'orchestre de l'opération. Il s'agissait pourtant d'un don personnel de Mark Zuckerberg, qui, officiellement, n'avait absolument rien à voir avec son entreprise...

La stratégie de communication ressort très clairement dans certains e-mails. On le voit notamment dans cet extrait, signé de la communicante Victoria Cassady, qui fait le bilan après l'annonce du don :

  • "La couverture médiatique se focalise désormais principalement sur l'épisode Oprah, avec une mise en lumière des déclarations de Mark sur le film et sur l'éducation. Ils décrivent aussi sa vie modeste et continuent à souligner le fait qu'il souhaitait, à l'origine, que ce don soit anonyme... En général, la couverture et le ton sont globalement positifs – ce qui prouve que bien que ce don puisse être perçu comme une tentative de redorer le blason de Mark à cause du film, cela n'a pas beaucoup d'importance" Victoria Cassady – 24 septembre 2010.
Un point de vue très bien résumé par la rédactrice en chef du Huffington Post, en 2010 : "Je me fiche éperdument de savoir pourquoi Mark Zuckerberg donne 100 millions de dollars issus de sa fortune personnelle pour faire la différence dans la vie des enfants de Newark. Ce qui m'importe bien plus, c'est que ce soit fait".

La moitié de sa fortune

Et Mark Zuckerberg va plus loin, pour prouver à ses détracteurs que sa générosité ne se limite pas à une opération de com ponctuelle. Quelques semaines plus tard, en décembre 2010, il devient le plus jeune signataire du Giving Pledge, une initiative lancée par Bill Gates et Warren Buffet à destination des milliardaires. Les signataires s'engagent à faire don de la moitié de leur fortune, de leur vivant ou au moment de leur mort. En signant cette promesse, Mark Zuckerberg s'inscrit dans une philanthropie de long terme et affaiblit les arguments de ses adversaires.

Puis... Plus rien. Plus rien pendant deux ans. Jusqu'au 19 décembre 2012, où il annonce sur sa page Facebook un don de 500 millions de dollars d'actions Facebook à la Silicon Valley Community Foundation, pour financer l'éducation et la santé. A lui seul, ce don représente plus d'argent que tous ceux reçus par la fondation l'année précédente. Et place immédiatement Zuckerberg en deuxième position des plus grands donateurs de l'année. Et en première position des donateurs de la Silicon Valley, devançant Paul Allen (Microsoft), Sergey Brin (Google) et Carl Icahn (Yahoo!).

Les nouveaux donateurs de la Silicon Valley

Une fois encore, le jeune entrepreneur fait la Une des journaux pour sa générosité, faisant oublier au passage les résultats en bourse désastreux qui ont marqué l'année 2012 de Facebook. Mark Zuckerberg s'impose aujourd'hui, dans l'esprit du grand public et de ses pairs, comme l'un des plus importants donateurs des Etats-Unis. Et comme le chef de file d'une nouvelle génération de donateurs.

Car avant lui, la philanthropie n'intéressait pas outre mesure la Silicon Valley. Le monde des "charities" regardait, les yeux gloutons, ces fortunes immenses se constituer en quelques mois, mais ne récoltait pas une grande part du gâteau. Malgré le modèle Bill Gates, peu de leaders d'entreprises tech se sont illustrés dans la philanthropie. Steve Jobs, par exemple, n'a jamais fait état du moindre don – en tout cas publiquement. En 2011, la liste des 20 plus grands donateurs américains comptait seulement deux personnalités issues des nouvelles technologies, Paul Allen et Pierre Omidyar (eBay). Mais la jeune garde pourrait changer la donne.

Pourquoi attendre ?

Jusqu'ici, les grands philanthropes étaient plutôt âgés. D'abord parce qu'il leur fallait un certain temps pour se créer une telle fortune. Ensuite parce qu'il était plutôt commun de profiter jeune de ses richesses, avant de "rendre à la société" cet argent. Mais les profils à la Mark Zuckerberg se multiplient. Dans la Silicon Valley, pas besoin d'avoir quarante ans pour accumuler des millions. Ni pour les donner. "Pourquoi attendre, alors qu'il y a tant de choses à faire ?", a déclaré Mark Zuckerberg au moment de signer le Giving Pledge. "Pour toute cette génération de jeunes qui se sont enrichis grâce au succès de leurs entreprises, cela représente une énorme opportunité de donner cette argent plus tôt dans nos vies, et de voir l'impact de ces efforts".

Et l'impact n'est pas un vain mot pour ces nouveaux donateurs. "Ils ne veulent plus seulement signer un chèque et dire 'On se revoit l'an prochain'", explique Daniel Lurie, président de la Tipping Point Community, une organisation de lutte contre la pauvreté. "Il veulent savoir où va leur argent et quel est leur impact. Ils veulent des résultats."

"Un héros pour les jeunes entrepreneurs"

Bien décidés à mettre un coup de pied à la fourmilière, ils réinventent la notion même de philanthropie. Donner de l'argent, c'est bien, mais cela ne suffit pas. Pourquoi ne pas utiliser leurs propres entreprises pour faire progresser le monde ? Mark Zuckerberg a par exemple créé un outil pour donner sur Facebook, un autre pour encourager le don d'organes et un système pour prévenir les suicides des adolescents.

Pour Warren Buffet, cité par Forbes, "dans vingt ans, Mark Zuckerberg sera un héros pour les jeunes entrepreneurs", aussi inspirant que Rockefeller a pu l'être "quand j'étais adolescent et que je lisais ses aventures". Les paris sont ouverts.

Source : http://techethique.blog.youphil.com/archive/2013/02/12/zuckerberg-le-stratege-philanthrope.html


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mercredi 13 février 2013

CONFÉRENCE ILERI - Mali, la guerre autrement - 14 FÉV 18H

Il est temps que, dans le conflit malien, se fassent enfin entendre en France, d’autres voix que celles des Etats et des armées. Notamment celles des intellectuels maliens et de la société civile de Bamako, dans sa diversité : partis de l’opposition civile, mouvements islamistes et touaregs ont leur vision de la situation du Mali dans la géopolitique nationale et sahélienne- et de son avenir.

Quelles sont les causes profondes, historiques, de la déliquescence de l’Etat malien ? Quels sont les auteurs du coup d’Etat, et leur destin possible ? Quelle place pour la CDEAO, l’Union Africaine ou l’ONU dans la régulation du conflit à terme, ainsi que de l’ancienne puissance coloniale ? Quelles sont les conséquences humanitaires du conflit malien à l’échelle saharienne ?


Jeudi 14 février à 18h à l'ILERI - 7 avenue des chasseurs 75018 Paris avec :

 

 

Michel GALY, Politologue, Professeur de géopolitique à l'ILERI,


 




Moussa AG ASSARID, écrivain, représentant du MNLA en Europe (Mouvement national pour la libération de l'Azawad),







Dr Oumar KEITA, historien, EHESS (École des hautes études en sciences sociales),








Vincent TAILLANDIER, Directeur des opérations ACF (Action contre la Faim)

lundi 11 février 2013

Portfolio: à la rencontre des réfugiés syriens

Camp de réfugiés

Regards durs, fatigués. "Ce jeune homme venait d’arriver dans les camps, il avait passé la frontière, escorté par des rebelles. Là, ils attendent une tente pour la nuit", décrit le photographe François Razon.

Suite sur : http://www.youphil.com/fr/article/06203-portfolio-rencontre-refugies-syrie-azzaz-zaatari?ypcli=ano

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Crédit: François Razon.

samedi 9 février 2013

L'État va compenser la baisse de l'aide alimentaire de l'UE

 L'enveloppe européenne est passée de 3,5 à 2,5 milliards sur sept ans. Le ministre délégué à l'agroalimentaire a annoncé une compensation «à l'euro près en France».


Les associations d'aide alimentaire françaises ont manifesté le 4 février dernier pour protester contre la baisse annoncé des subventions de l'UE.
Les associations d'aide alimentaire françaises ont manifesté le 4 février dernier pour protester contre la baisse annoncé des subventions de l'UE. Crédits photo : BORIS HORVAT/AFP

Le ministre délégué à l'agroalimentaire Guillaume Garrot a assuré samedi matin sur RTL que l'État compenserait «à l'euro près» la baisse de l'aide alimentaire aux plus démunis prévue dans le nouveau budget de l'UE. L'enveloppe allouée à ce volet solidarité du budget est passée de 3,5 milliards d'euros sur la période 2007-2013 à 2,5 milliards sur 2014-2020, soit une baisse de 142 millions d'euros par an. 


«Cette baisse sera compensée à l'euro près en France», a-t-il déclaré. La France ayant touché 72 millions en 2011, l'écart à combler pourrait se chiffrer en dizaine de millions d'euros. Les modalités n'ont pas encore été précisées. Ni le président de la République ni son premier ministre n'ont confirmé cette information.

«Je parle d'une compensation par l'État bien évidemment, mais si des acteurs économiques sont prêts à faire un geste de solidarité, bien évidemment ils seront les bienvenus». «La solidarité ne diminuera pas dans notre pays», a-t-il assuré, notamment à l'adresse des Banques Alimentaires, de la Croix Rouge, des Restos du Coeur et du Secours populaire français qui s'inquiètaient de la chute à venir de leurs subventions.

La FNSEA prête à fournir «une aide directe»

«À partir de 2014, en France, près de la moitié des 130 millions de repas pourraient ne plus être distribués. Les associations se trouveront donc devant un choix inhumain: donner moins, à qui et sur quels critères?», écrivaient-elles dans un communiqué commun. Au total, ce sont dix-huit millions d'Européens qui se nourrissent chaque année grâce au Programme européen d'aide aux plus démunis (PEAD). 

Les associations françaises devraient d'ores et déjà pouvoir compté sur le soutien de la Fédération nationale des syndicats d'exploitants agricoles dont le président, Xavier Beulin, s'est dit scandalisé par la réduction de cette enveloppe. «Nous allons nous mobiliser de notre côté, nous allons transformer ce manque à gagner par une forme d'aide directe, sans doute une forme de fondation qui nous permettra d'intervenir auprès des associations», a-t-il dit sur RTL. 

Source : http://www.lefigaro.fr/politique/2013/02/09/01002-20130209ARTFIG00362-l-etat-va-compenser-la-baisse-de-l-aide-alimentaire-de-l-ue.php

mercredi 6 février 2013

Mali : les civils menacés par toutes les parties au conflit

L'armée malienne a commis de graves violations des droits humains et du droit international humanitaire (DIH) au cours du conflit qui continue contre les groupes armés, notamment des exécutions extrajudiciaires de civils, selon les témoignages recueillis par Amnesty International lors d'une mission de dix jours au Mali.


L'armée malienne a commis de graves violations des droits humains


Un nouveau document "Mali : premier bilan de la situation des droits humains après trois semaines de combats"  tirant les conclusions de cette mission indique également que les groupes islamistes armés ont commis de graves atteintes aux droits humains et violations du DIH, notamment des homicides illégaux et le recrutement d'enfants soldats.
En outre, il est établi qu'au moins cinq civils, dont trois enfants, ont été tués dans un raid aérien dans le cadre d'une opération conjointe menée par les armées française et malienne afin de stopper l'offensive des groupes islamistes armés.

Alors que les combats se poursuivent au Mali, toutes les parties au conflit doivent veiller au respect du droit international humanitaire - en particulier au traitement humain des prisonniers et prendre toutes les précautions nécessaires pour éviter les dommages causés aux civils.

Gaëtan Mootoo, chercheur à Amnesty International sur le Mali.

Durant sa mission, la délégation d’Amnesty International a mené ses recherches dans les villes de Ségou, Sévaré, Niono, Konna et Diabaly.
Des exécutions extrajudiciaires et arrestations arbitraires

Amnesty International a recueilli des témoignages indiquant que, le 10 janvier 2013, soit la veille de l'intervention française, l'armée malienne a arrêté et exécuté de manière extrajudiciaire plus d’une vingtaine de civils, principalement dans la ville septentrionale de Sévaré.

Des témoins oculaires ont raconté qu’ils avaient vu des soldats jeter les corps de plusieurs personnes dans un puits dans le quartier Waïludé à Sévaré.

"Une fois que les corps ont été jeté au fond du puits, ils ont tiré des rafales à deux ou trois reprises", a déclaré un témoin.

Plusieurs personnes ont évoqué la façon dont les forces de sécurité maliennes ont apparemment ciblé des personnes soupçonnées d’avoir des liens avec les groupes islamistes armés - souvent sur des bases ténues, telles que les vêtements qu'ils portaient ou leur origine ethnique.

Beaucoup de gens ont réellement peur d'être arrêtés, voire pire, par les militaires. Les forces de sécurité doivent veiller à ce que les civils soient protégés de toutes représailles sur la base de l’appartenance ethnique ou de sympathie politique présumée.

Les autorités doivent ouvrir immédiatement une enquête indépendante et impartiale sur tous les cas d'exécutions extrajudiciaires par les forces armées, et suspendre tout membre du personnel de sécurité soupçonné d'implication dans des violations des droits humains.

De plus, l'armée malienne a procédé à l’arrestation arbitraire de personnes soupçonnées de liens avec les groupes islamistes armés. Amnesty International s'est entretenue avec plusieurs détenus qui ont déclaré avoir été battus ou maltraités durant leur détention.

Par ailleurs, Amnesty International a recueilli des témoignages d’homicides illégaux perpétrés par les groupes islamistes armés.

Un témoin a raconté que des membres des groupes armés islamistes avaient sommairement tué cinq soldats maliens blessés ainsi qu’un civil dans la ville de Diabaly les 14 et 15 janvier, après sa prise par des groupes islamistes armés.

Recrutement d’enfants soldats

En outre, Amnesty International détient des informations selon lesquelles des membres des groupes islamistes armés ont enrôlé de force et eu recours à des enfants soldats dans leurs rangs.

À Diabaly, plusieurs personnes ont raconté qu’elles avaient vu des enfants, certains âgés de dix ans, armés de fusils aux côtés des combattants islamistes.

À Ségou, Amnesty International a pu s'entretenir avec deux enfants soldats en détention - dont l'un présentait des signes de déficience mentale.

Le garçon était silencieux, abattu, et n'était pas en mesure de nous parler – il semblait absent » a déclaré Gaëtan Mootoo.

Le recrutement d'enfants soldats doit cesser immédiatement, et tous ceux qui se trouvent dans les rangs des groupes islamistes armés doivent être libérés.

Des frappes de l’armée malienne et française

Il existe également des indices troublants sur la mort de cinq civils - dont une mère et ses trois jeunes enfants - tués dans un raid aérien lancé dans le cadre d'une contre-offensive menée par les armées française et malienne.

La frappe s'est produite le matin du 11 janvier 2013, le premier jour de l'intervention française, dans la ville de Konna.

Des responsables français ont déclaré à Amnesty International qu'ils n'avaient pas effectué de frappe à cette heure à Konna tandis qu'un membre du gouvernement malien et un haut responsable militaire malien ont confirmé à l’organisation qu'une opération conjointe avait commencé à cibler la ville dans la matinée du 11 janvier avec la participation de l’armée française.

Il est absolument impératif que la France et le Mali ouvrent une enquête afin de déterminer qui a effectué cette attaque. Les résultats doivent être rendus publics dans leur intégralité afin que l’on puisse déterminer s'il y a eu violation du droit international.

Source : http://www.amnesty.fr/AI-en-action/Violences/Armes-et-conflits-armes/Actualites/Mali-les-civils-menaces-par-toutes-les-parties-au-conflit-7699?utm_source=splio&utm_medium=email&utm_campaign=actionaute+f%C3%A9vrier+2013